Pourquoi je quitte le MÉSRQ
par jeanfrancoistrudelle
Bonjour,
Lundi le 20 février dernier, j’ai fait ma première apparition à la télé à l’émission de Richard Martineau en tant que porte-parole du MÉSRQ. Je désirais m’impliquer puisque je trouvais qu’il fallait que les jeunes contre la grève et/ou pour la hausse aient une voix. J’ai eu ma chance et je l’ai saisie au bond. Denis Lévesque, CJAD, CBC Radio Quebec, les nouvelles de LCN, 24 heures en 60 minutes, … ont suivi.
Ça m’a fait plaisir de participer au débat. Or, avec la popularité grandissante du Mouvement, des divergences ont commencé à apparaître. Certaines opinions exprimées me déplaisaient et je ne désirais pas y être associé. Le malaise est apparu suite à l’entrevue d’Arielle Grenier à Tout le monde en parle. Des commentaires très déplacés furent placés à son égard par des membres du groupe. J’ai passé l’éponge.
Puis est venue la manifestation où Francis Grenier a été gravement blessé. Bien que beaucoup de flou entoure encore l’histoire, un appel à une approche plus modérée de la part des policiers aurait été apprécié.
Il y a aussi un grand manque de critique face au travail de la ministre Beauchamp. C’est sa hausse. C’est à elle de la défendre, pas aux étudiants. Le MÉSRQ n’est pas là pour faire le sale travail de communication avec les associations étudiantes. Le Mouvement devrait le reconnaître et faire pression pour qu’elle soit plus présente.
La goutte qui a fait déborder le vase fut le gala des Jutra. Je n’approuve pas la démarche des artistes de porter un carré rouge. C’est naturel, je ne suis pas d’accord avec le carré rouge! Toutefois, c’est leur droit. Malheureusement, beaucoup de membres du MÉSRQ ont eu une réaction excessive et que je désapprouve. Depuis, le groupe semble être devenu un rassemblement de jeunes désabusés par le modèle québécois, la gauche québécoise et les artistes québécois.
J’ai joint le Mouvement pour débattre de la grève et des frais de scolarité, pas pour questionner le rôle de l’État dans un paquet de domaines. Malheureusement, le MÉSRQ s’est éloigné de cette mission et les divergences d’opinion sont devenues trop grandes pour que je reste associé avec le Mouvement.
C’est pourquoi je quitte le MÉSRQ et ne désire plus y être associé.
Merci de m’avoir suivi, ce fut un plaisir.
Jean-François Trudelle
P.S.: Gardez un oeil sur ce blogue!
J’ai beaucoup d’admiration pour ce que tu viens de faire.
Je ne te cacherai pas que je suis une militante contre la hausse, mais ce que j’apprécie le plus dans ce que tu as écrit est le fait que tu démontre une ouverture au débat. Je trouve inspirant que de chaque côté de ce débat, se trouve des personnes comme toi qui s’implique, se respecte, reconnaissent des points sensible de ce débat (Le manque de communication de Line Beauchamp, etc.)
Même si tu es dans le camp adverse, j’ai du respect pour ta démarche, dans ton organisation, tout comme ce qui va s’en suivre.
Je te souhaite bonne chance.
PS: Oui, je connais les exemples que tu as donné à l’émission TVA en Direct.com. Ce sont des propagandistes célèbres qui ont plus fait du marketing que de l’information, mais tout de même brillant.
J’appuie l’opinion de Joanie Riendeau, je trouve rafraîchissant de savoir qu’il y a désir de débattre de juste façon et de faire preuve de compréhension de la situation générale du côté des »verts », qui récemment ne laissaient pas entendre les meilleurs arguments.
Je trouve aussi intéressant que tu ne mentionnes rien sur tes affiliations au mouvement libéral ayant de lien avec ta décision de quitter; c’est bien selon moi puisque trop de fois, à mon avis, l’argument d’affiliations politiques fut utilisé malgré qu’au final on doit débattre sur le fond et non qui y participe.
En espérant que la ministre saura comprendre ta démarche et faire des changements à son approche sur le débat, pour que les manifestants dont moi-même puissent enfin soulever la pression dans la rue et amener le débat au niveau gouvernemental.
Bravo pour soutenir tes convictions et te retirer d’un mouvement qui ne ressemble plus à ce que tu veux représenter.
Je te félicite aussi, bien que je sois aussi un militant contre la hausse, je dois te féliciter, car de tous les débats, le seul que j’ai réellement apprécié, fut celui auquel tu as participé avec Gabriel Nadeau-Dubois. Le seul auquel, j’ai entendu des arguements réels des deux côtés, malheureusement, il fut trop court et disons que votre animateur était désagréable. Donc, je suis déçu que tu ne puisses plus faire entendre de vrais arguments plutôt que ceux qui nous sont continuellement servi comme une vérité par nos médias de ces tremps-ci.
Bravo! Je ne suis pas pour la hausse, loin de là, mais je respecte ton opinion et surtout, je respecte ton ouverture d’esprit… merci et bonne journée.
Tout mon respect et toutes mes félicitations pour avoir le courage de tes opinions, et les exprimer sur la place publique. Ta réflexion semble sincère et je crois qu’il serait profitable au mouvement que plusieurs suivent ton exemple.
Personnellement, j’ai vécu la grève comme de la conscription au départ, je me sentais comme un soldat servile à la solde d’une élite inconsciente et inconsidérée. J’ai compris que la cause est beaucoup plus grande que simplement la hausse. Grâce à ce mouvement, j’ai découvert que le débat en jeu concerne des choix pour la société toute entière. Merci de nous inciter tous à réfléchir.
Je trouve significatif qu’il faille quitter le MESRQ pour tenir des propos aussi évidents. C’est dire que le contrôle de votre organisation reste entre les mains de gens… irresponsables.
Dommage… et surtout je trouve dommage que les grands médias lui accordent autant de place face aux plus de 100 000 étudiantes et .étudiants qui prennent plus au sérieux les enjeux en cause.
Bien que je sois en (profond!) désaccord avec tes positions politiques, tu as mon respect dans cette situation. Content de voir qu’un gars bien articulé comme toi tombe pas bas comme certains membres du groupe.
Je suis contente de t’avoir lu. Tu fais preuve de maturité et de discernement. Félicitations. Tu iras loin jeune homme. Marche toujours droit, suis tes convictions, tes valeurs. La vie te sera bonne.
D’une maman de 60 ans contre la hausse mais qui respecte les opinions différentes quand elles sont bien exprimées et respectueuses de l’autre. Bravo.
Ouais !! Moi je pense exactement comme Mme Groulx ! J’écris mon commentaire ici parce que j’étais content de lire le sien et j’ai décidé d’en faire un, pourquoi pas ? 😀
Tu agis avec honnêteté, franchise et probité ! Ça, c’est important, ça fait de toi un exemple à suivre pour tout le monde (pour/contre/autre), car tu nous montres que tu es quelqu’un de conviction. Et aussi parce que tu fais déjà plus qu’il n’est nécessaire, selon ta condition de jeune homme, car « à l’impossible nul n’est tenu». Je reprendrai les mots de Mme Groulx : « Marche toujours droit, suis tes convictions, tes valeurs. La vie te sera bonne. »
D’un philosophe de 24 ans très préoccupé par à peu près tout ce que le futur nous réserve, tout ce que le passé nous a laissé et tout ce que le présent nous inonde. Bravissimo !!
Je pense que ta réflexion est très juste et ta position mérite d’être entendue. Bien que je fasse partie du camp inverse, je sais reconnaître l’intelligence et l’ouverture d’esprit. Merci d’avoir partagé ta réflexion. Elle apportera sans doute plusieurs critiques, mais dans l’ensemble, une plus grande ouverture de l’esprit.
Bonjour, je serais redondante avec les propos des autres, mais j’admire ton courage et ton ouverture d’esprit.
Je ne cacherais pas que je suis contre la hausse, mais je demande depuis deux semaines un « vert » avec de la pertinence et du contenu. Te voila!
Encore bravo, l’opinion a besoin de toi, et je t’incite à continuer ta belle démarche de ton côté en informant les gens autour de toi. Peut-être que grâce à toi, le choix publique sera plus éclairé!
Bravo!
J’apprécie ton message, même si je ne suis pas en faveur de la hausse. Il démontre une belle ouverture. Bravo.
J’ai comme des relents de Bourassa quand il a écarté le « beau risque ».
Salut méchant étudiant !
Pourquoi es tu si méchant ? Pourquoi tu veux payer plus ?
Je ne suis pas encore totalement à jour avec ce débat, mais il me semble que payer a toujours été la dernière chose que quiconque veuille.
Regardez comme êtes protectionnistes au Canada et comme vous êtes imposés au Québec, encore heureux que l’éducation (de certain) reste (presque) gratuite.
Les questions qui devraient construire ce débat est comment se faire entendre, mais surtout comment se faire écouter.
La question que je me pose c’est : y a t’il une différence entre être contre la hausse et être pour la grève ?
D’après moi, vous n’avez pas le droit de grève : vous n’êtes pas payés et même PIRE, VOUS payez !! Et si’il devait y avoir une grève, faites la au moment des réinscriptions (avant d’avoir payer)
Dans ce cas prenez un semestre de « vacances », profitez en pour acquérir de l’expérience et économiser pour combattre votre dette.
Trouvez les points ou vous pesez quelque chose.
Identifier la personne a « punir », vos forces, faiblesses, opportunités et menaces (rien de nouveau)
Et surtout essayez de ne pas vous punir en faisant un sacrifice impulsif maintenant(comme la grève), mais punissez-les d’avantage en vous préparant à la perfection.
Je ne suis pas d’accord avec toi par rapport à la grève. Certes, on fait un sacrifice par rapport à notre apprentissage lorsqu’on commence une grève étudiante, par contre, il y a véritablement un enjeux économique pour le gouvernement, qui, ne l’oublions pas, finance la majeure partie de nos études. Je ne peux pas te donner de chiffre pour tous les programmes, mais je sais que dans mon programme (médecine), le gouvernement débourse 1 million de dollars par semaine pour notre formation, argent qui est gaspillé pendant la grève. C’est un moyen de pression qui est donc assez efficaceen lui-même, en plus de libérer du temps pour entreprendre d’autres actions de lutte contre la hausse.
Ils l’ont essayée, la non-inscription à une session donnée, dans une grève antérieure et les gens n’ont pas embarqué! Notre but n’est pas de perdre notre session, mais que le gouvernement comprenne notre mécontentement! Je répète: On ne perdra pas notre session!:) Et, contrairement à ce que beaucoup croient, ce n’est pas parce que nous sommes en grève (on ne dit pas un »boycott de la faim » même si ce n’est pas rémunéré le fait de manger!) que nous n’avons pas d’études à faire, des travaux à avancer (les travaux dont nous connaissions déjà les exigences sont tout de même à faire! Aussi bien prendre de l’avance, parce qu’on va pleurer tantôt sinon:) Mais ceux qui pleureront seront ceux qui n’auront pas pris quelques heures par semaine pour étudier. On s’entend qu’on ne fait pas du piquetage ni de manifestation 24h sur 24.) Nous tenons à notre éducation! Et ce n’est pas un sacrifice impulsif, mais réfléchi! Nous ne sommes pas en grève par plaisir, mais bien parce que c’est le seul moyen qui a fait historiquement ses preuves! C’est en dernier recours! Le combat contre la hausse est un choix de société et de conviction! J’admire les pro-hausse quand ils défendent leurs idées clairement et qu’ils sont cohérents! Je comprends que quelqu’un qui est d’accord avec la vision de l’utilisateur-payeur sera pour la hausse, même si je n’adhère pas du tout à cette opinion. Mais ceci reste un choix personnel.
@Alexandre
Je comprends tes doutes par rapport au moyen de pression de la « grève étudiante », mais ce que tu proposes est loin d’être plus efficace.
Un débrayage nécessite une mobilisation avant de se faire, et certaines institutions ne seraient pas nécessairement prêtes à débrayer en début de session. De plus, le timing du débrayage ne doit pas dépendre de facteurs temporels trop restrictifs. Encore, certaines institutions choisiront de faire une grève seulement quelques jours, histoire de participer à des moyens de pression plus large.
Une grève n’est jamais souhaitée par personne. C’est un moyen de prendre le temps d’agir par rapport à un phénomène qui nous préoccupe. De trouver des idées, justement, pour identifier ses forces, ses faiblesses, ses opportunités. C’est loin d’être un acte impulsif, et celle des étudiants a été méditée très longtemps à l’avance.
Toute personne qui fait consciemment une grève sait qu’il y a un prix à payer : en argent, en temps, en énergie. Certains sont morts pour avoir fait avancer la cause des travailleurs, par exemple. D’autres ont eu faim. Cette personne sait aussi qu’elle se bat contre quelqu’un de plus fort, et que ce moyen de pression est un des seuls valables.
L’idée de rembourser ses dettes est bonne. Cependant, les gens qui sortent dans la rue ne le font pas seulement pour leur portefeuille, ils le font pour celui de tous les étudiants : mères monoparentales, jeunes de classes sociales précaires, futures générations, etc. Agir de façon individuelle sur ses finances n’y changera rien.
Surtout, j’ose croire que nos étudiants font la grève pour défendre des principes chers : l’accessibilité au savoir, l’universalité et l’autonomie de l’éducation, et j’en passe.
Est-ce que les étudiants ont droit de grève? Certainement : ce droit est même appuyé par les responsables d’institutions scolaires. Le droit de manifester, lui, est garanti par la Constitution. Et même s’il ne l’était pas?
Lorsque la conscience dicte quelque chose à un homme, il est de son devoir de le faire, que ce soit approuvé ou non par les institutions légales. À ce sujet, il peut être significatif de lire des auteurs comme Henri David Thoreau qui ont réfléchi à la question, ou de s’informer sur la fameuse « marche du sel » de notre vénérable Gandhi.
Est-ce que les étudiants ont tort de participer à un mouvement de solidarité, de mobilisation massive en vue d’améliorer, selon leur perspective, la société? Ont-ils tort d’agir non seulement à titre individuel, mais aussi à titre collectif, pour le bien commun?
Quand je vois ces beaux jeunes solidaires, créatifs et déterminés prendre la rue, je n’ai qu’une chose à constater : l’avenir leur appartient.
– David
(Un travailleur contre la hausse)
Bravo d’avoir quitté un mouvement sans queue ni tête. De là à dire que c’est du courage, c’est un pas que je ne franchirai pas.
Oui, tu t’es rendu compte un peu avant les autres de la futilité du MESRQ, mais cette entrée de blogue, c’est au mieux de l’intégrité, au pire de l’opportunisme.
Mais que vous avez bien saisi le personnage, Monsieur l’Exilé…! Votre clairvoyance vous honore.
Cela dit, je vous tire également mon chapeau, Monsieur Trudelle. Dans le genre du blogue, il y a peu de meilleur.
Bien cordialement,
EF
Je suis bien contente d’avoir découvert ton blogue. J’y lis des propos nuancés et intelligents, qui me rejoignent beaucoup. Je suis sur la page Facebook du MESRQ parce que j’aime participer aux débats, mais je ne me considère absolument pas comme une membre, car ce mouvement est désorganisé et tient de nombreux propos auxquels je n’adhère pas.
Merci et bonne continuation
J’ai quitté le MÉSRQ précisément pour les mêmes raisons.
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