Souvenirs de Reagan

Le 3 août 1981, la Professional Air Traffic Controllers Organization (PATCO), l’organisation syndicale des contrôleurs aériens américains, déclencha une grève illégale. Ronald Reagan, alors président des États-Unis, lança un ultimatum. Si dans les prochaines 48 heures, les contrôleurs ne retournaient pas au travail, ils seraient renvoyés sur le champ. Personne n’y a cru. Le 5 août 1981, 11 345 grévistes perdaient leur emploi.

Vous voyez où je veux en venir, n’est-ce pas?

La CLASSE semble pathologiquement incapable d’agir dans les règles du civisme le plus élémentaire. Il aura fallu plus d’une semaine pour que Gabriel Nadeau-Dubois dénonce la violence. Tout ce temps, il prétendait ne pas en avoir le mandat. Pourtant, c’est lui qui nous sermonne constamment sur la désobéissance civile. Un vrai leader aurait eu le courage d’appliquer ce qu’il prône et aurait dénoncé les actes de vandalisme, puisqu’un citoyen d’une société libre et démocratique a uniquement besoin de jugement et de bon sens pour condamner l’inacceptable. La CLASSE a finalement dénoncé les actions portant atteinte à l’intégrité physique des personnes. Ils n’ont pas dénoncé la violence. Ils ont joué sur les mots. Ce sont des terroristes, n’ayons plus peur de le dire.

Ajoutons que la CLASSE n’est pas là pour négocier. Malheureusement, comme Le Devoir bloque ses articles, je me vois obliger de vous rediriger vers le blogue de Patrick Lagacé. Voici ce que les négociateurs de la CLASSE pensent d’une négociation:

Shanie Morasse: Je n’aime pas négocier, je n’aime pas les fédés et je n’aime pas le gouvernement.

Philippe Lapointe: Ce comité, dit de négociation, devra non pas négocier, mais exiger

Nicolas Lachance-Barbeau: J’ai répondu que d’aller m’assoir avec les gens du ministère de l’éducation était contre mes valeurs.

De plus, ils semblent que le mot trêve soit étranger à la Coalition. En effet, pour eux, une trêve, c’est faire la promotion d’événements qui tournent mal, mais ne pas les organiser. On les félicite. Ils méritent entièrement leur expulsion. Ils n’auraient jamais dû être invités en premier lieu. On ne cède pas au terrorisme.

D’ailleurs, la réaction des grévistes, ce soir, ne fait que me convaincre que la ministre a fait le bon choix. Le pire dans toute cette histoire est que la FEUQ et la FECQ demeurent solidaires de la CLASSE, pensant même offrir certains de leurs sièges à des représentants de la Coalition. Aussi bien considérer qu’ils ont renoncé aux négociations eux aussi. Mettons fin à cette blague.

Il est temps d’y aller à la Reagan avec les grévistes étudiants. Lançons un ultimatum aux associations étudiantes pour qu’elles consultent leurs membres sur la reconduction de la grève. Si elles continuent, annulons leur session. Le Conservatoire de musique de Montréal a marqué le pas. La ministre doit contacter les directeurs de CÉGEP et les recteurs d’université pour leur signaler que le gouvernement les appuiera financièrement et couvrira les pertes liées à une annulation de la session. Les frais de scolarité ne devraient pas être remboursés. Si des étudiants sont mécontents, ils n’auront qu’à poursuivre leur association, comme le gouvernement fédéral américain a fait avec la PATCO.

Ça ne s’est jamais vu dans l’histoire. Il y a une première à tout. Une telle action porterait un coup fatal au corporatisme syndical étudiant, qui, rappelons-le, est le club-école des grandes centrales syndicales. Grand bien nous fasse. Les associations, en février, vous promettaient que jamais la session ne serait annulée.

Robert Poli avait dit la même chose aux contrôleurs aériens. Puis, il rencontra Ronald Reagan.